L’idée de Ceinture aliment-terre s’inspire notamment du concept anglais de « ceinture verte » (green belt), ou de « coulée verte », visant à entourer une agglomération d’une zone non-bâtie, où l’urbanisation sera limitée, afin de maintenir un espace où l’agriculture, les forêts et les loisirs de plein air pourront se développer. Leur but principal est de contrecarrer l’étalement urbain.

Or, les mobilisations se multiplient actuellement, un peu partout, autour d’enjeux relatifs à l’aménagement du territoire, et à sa démocratisation.

En France, les luttes de Notre-Dame-des-Landes et Sivens [opposition au projet de barrage] sont emblématique de ce qu’on appelle les ZAD, ou Zones à défendre. « Que ce soit de la permaculture, de l’agro-écologie ou des formes d’habitat alternatives, l’expérimentation occupe une place centrale dans les ZAD : il s’agit de préfigurer d’autres modes de vie, durables, décarbonés, qui fonctionnent sur d’autres bases que la prédation des ressources naturelles. Ce ne sont donc pas uniquement des occupations défensives. » (source Le Monde)

Qu’en est-il en Belgique de ces phénomènes ? Et à Liège ?

Haren composition
En région bruxelloise, la ZAD du Keelkeek libre, qui s’oppose au projet de construction d’une méga-prison à Haren, fait le choux gras des médias. Les 18 ha de terres agricoles concernées sont occupées en permanence par quelques dizaines de bénévoles, qui y construisent sans tarder un projet de ferme ouverte organisé autour de cinq pôles : maraîchage, petit élevage, transformation, verger pédagogique, et réinsertion. « Nous voulons créer une ceinture alimentaire et préserver les derniers espaces naturels en ville ! », clame un document de présentation du projet.

En savoir plus : http://haren.luttespaysannes.be/

A Jodoigne, on se mobilise largement en soutien à La ferme de la Barrière, menacée d’expulsion par un projet de construction d’un zoning industriel. Exploitée par la famille Weber depuis trois générations, l’unique ferme biologique de la commune de Jodoigne accueille un magasin à la ferme, un service traiteur « De la Ferme à l’Assiette’ tenu par le fils, Nicolas, ainsi que la boutique de vêtements tenu par la maman, Nadine. Les 3029 signataires de la pétition de soutien à la ferme estiment aberrant de vouloir supprimer 3 commerces qui tournent bien et qui offrent une diversité de services, et de vouloir supprimer une zone 100% naturelle (terre de culture biologique, agroforesterie, ruchers, …).

En région liégeoise, le comité des riverains des Hauts-Sarts s’oppose au projet de la SPI d’étendre le zoning des Hauts-Sarts (zone 4) et à la construction d’un nouvel échangeur autoroutier. Ces « irréductibles » autoproclamés se mobilisent au nom de la sauvegarde des terres agricoles, du respect du bien-être des gens, des valeurs paysagères et du cadre de vie, en faveur de la revalorisation des friches industrielles, et en opposition au « gaspillage de notre argent pour des travaux inutiles et peu rentables […] qui profiteront surtout à certains industriels exonérés de taxes communales ». En savoir plus.

La SPI, de son côté, défend son projet, qu’elle estime avoir déjà modifié à la suite des remarques formulées lors de l’enquête publique et des recommandations de l’étude des incidences sur l’environnement.

Enfin, signalons l’action du collectif Pour le Parc du Ry-Poney, impulsé par l’asbl urbAgora et plusieurs comités d’habitants de Chênée. Ce collectif vise la défense d’un bel espace de nature de 300 à 400 hectares situé entre Chênée en Beyne-Heusay, selon lui menacé par un très important projet d’urbanisation de 35 hectares («Haïsses-Piedroux») caractéristique, malgré son appellation d’écoquartier, d’une urbanisation destructrice.

Et vous, qu’en pensez-vous ?