Sur les hauteurs de Liège, nous retrouvons François Sonnet, référent agricole à la Ceinture Aliment-Terre et fondateur du Champ des Possibles, sur sa parcelle d’un hectare en compagnie d’une classe de première primaire. Au programme pour les élèves de l’école Saint-Amand Saint Pierre Fourier de Jupille, visite du potager, sensibilisation à l’agroécologie et dégustations de légumes de saison.

Entre deux rangs de légumes, François explique aux enfants le métier de maraicher et les sensibilise aux méthodes de travail adoptées sur sa parcelle : capture manuelle des ravageurs, rôle des insectes en tant qu’auxiliaire et pollinisateurs, préservation de l’écosystème via une agriculture biologique… Les enfants, très curieux, n’hésitent pas à goûter aux nombreux légumes disponibles en cette saison, des petits pois en passant par des légumes oubliés telles que le pourpier d’été.

François souligne l’importance de ce devoir de transmission et d’éducation des jeunes et se confie sur le modèle choisi ici, l’autocueillette. Ce modèle s’inscrit dans l’ASC (Agriculture Soutenue par la Communauté), une agriculture qui entend relier les consommateurs à la terre, soutenir l’économie locale et offrir aux producteurs un revenu décent tout en tenant compte des conditions de travail du producteur.

L’autocueillette  présente de nombreux avantages. Tout d’abord, il revêt un intérêt économique pour le maraîcher. En effet, les clients payent un abonnement annuel en début d’année, ce qui lui assure une rémunération fixe et une garantie sur les débouchés de ses produits. Ce système est donc très sécurisant lorsque l’on connaît la réalité économique très difficile de ce métier.

L’autocueillette permet également un gain de temps précieux pour le maraîcher. Grâce à ce modèle, il peut concentrer ses efforts sur des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, tout en pouvant travailler à mi-temps pour un autre organisme, ce qui lui permet de bénéficier d’une autre source de revenu. Un autre aspect important est le temps dégagé pour la vie de famille et les loisirs qui ne sont pas facilement compatibles avec le métier d’agriculteur.

Ce modèle  permet également de valoriser le lien social entre producteurs et consommateurs. En l’absence de contrôle, le modèle repose sur un système de confiance. Les abonnés se rendent quand ils le souhaitent sur la parcelle et peuvent prélever chaque semaine des légumes de saison : un tableau leur indique la quantité qu’ils peuvent prélever et leur donne quelques conseils pour cueillir soigneusement chaque légume.

Cet aspect social est fondamental dans le projet impulsé par François. Le projet permet de recréer du lien dans le quartier. Des repas conviviaux et des réunions sont de temps en temps organisés pour dresser un bilan du système et entendre les recommandations et les attentes des clients pour l’année suivante. De plus, François expose en toute transparence ses finances.

Aujourd’hui, Le Champ des Possibles nourrit en légumes une centaine de personnes.

Étant donné le succès de cette initiative, la Ceinture Aliment-Terre Liégeoise aimerait que d’autres projets d’autocueillette en ASC/CSA naissent de part et d’autre de la ville dans l’optique de permettre aux porteurs de projets de se lancer dans de bonnes conditions.

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