Nous avons assisté à la soutenance de thèse de doctorat d’Antoinette Dumont (UCLouvain) qui a réalisé pendant quatre ans une étude sur les conditions de travail des producteurs ainsi que les conditions d’emploi de la main d’œuvre dans la production de légumes pour le marché du frais en Région wallonne. Cette étude couvre des producteurs variés, du maraichage sur petites surfaces jusqu’aux céréaliers qui ont inséré l’un ou l’autre légume dans leur rotation, en agriculture biologique et conventionnelle. Au total c’est le système de production de plus de quarante producteurs qui a été étudié, via notamment plus de 130 entretiens directs.

Il est intéressant de constater que la seule branche d’activité qui affiche une progression ces dernières années est celle des maraichers qui travaillent sur moins de 2,5 ha ; les autres sont en baisse.

Les principales difficultés pour le maraichage sur petite surface sont les suivantes :

  • Accès au foncier
  • Aides mal orientées
  • Pas d’aides pour l’achat de matériel d’occasion
  • Marché du panier de légumes en diminution

Au-delà de ces difficultés, les maraichers sur petite surface sont confrontés à des problèmes de fatigue/lassitude qui s’installe sur le long terme et il ressort de l’étude que le salaire est une véritable gageure. Quelques chiffres illustrent de manière criante cette problématique :

  • Les agriculteurs (gros ou petit) du panel travaillent en moyenne plus de 8h tous les jours de l’année (voir tableau ci-dessous).
  • Le tarif horaire brut pour les maraichers bio sur petites surfaces du panel tourne autour de 8-10 euros/heure, et nous pensons qu’il est encore moindre dans la réalité.

Face à ce constat, nous suggérons deux pistes de travail afin d’améliorer les conditions de production de l’alimentation de nos concitoyens :

–          créer plus d’interactions (coopération, mutualisation d’outils, mise en commun des circuits de commercialisation…) entre les agriculteurs

–          favoriser l’installation de petits maraichers chez les plus grands agriculteurs

L’établissement d’un cadre de travail rémunérateur pour les producteurs de la région passe par la mobilisation d’un maximum d’acteurs du secteur autour de cette thématique.  Nous continuerons à réfléchir à des solutions, mais également à réaliser un travail de sensibilisation et de mobilisation du plus grand nombre sur la question : rendez-vous est pris pour la deuxième édition du festival Nourrir Liège !

N.B. un document PDF sera diffusé en février 2018 et apportera l’ensemble des commentaires nécessaires à la compréhension de cette étude et du tableau publié dans l’article.