Ce document – réalisé par Michel Demarteau, bénévole au COPIL de la Maison de l’Alimentation Durable et Inclusive de Liège (MAdiL) – est la synthèse de 25 réponses à un questionnaire proposé aux participantes à trois lieux de « rencontres culinaires » en 2025 à Liège. Les « rencontres culinaires » sont un cycle d’échanges et de construction de savoirs et de pratiques sur une alimentation de qualité, plus équilibrée et plus durable coordonnés par la MAdiL depuis avril 2024.
Le projet « Cuisine ton quartier », un rendez-vous hebdomadaire de rencontre et d’échange sur une préoccupation universelle : se nourrir. Organisé par « Le centre liégeois du Beau Mur », en collaboration avec la MAdiL et avec le soutien de la Ceinture Aliment-Terre Liégeoise (CATL) [lire l’analyse].
Le projet « Bressoux-Droixhe » lancé par la MAdiL est centré sur la préparation et le partage d’un repas, il a été organisé en partenariat avec le collectif Autour de l’Etang et les services de proximité de Bressoux-Droixhe.
Le projet « Relais Familles Mono » est lui aussi un moment de préparation et de dégustation du repas entre participant·es qui est entièrement mené avec la MAdiL et l’asbl du même nom.
Les 25 répondantes à ce sondage sont des femmes majoritairement (15) de plus de 50 ans.
Ce sont surtout des personnes isolées (7) ou en situation de famille monoparentale (7).
Les situations d’emploi précaire ou de non-emploi (temps partiel, chômage, formation, incapacité, article 60 …) sont majoritaires (14). Un groupe important (7) est pensionné. Seules 4 sont en situation d’emploi à temps plein.
Le niveau de formation se partage en trois groupes : 5 du niveau de l’enseignement primaire, 5 du l’enseignement secondaire et 14 au-delà.
La majorité (14) est propriétaire de son logement. La majorité (18) se sont déplacées à pied, à vélo ou par les transports en commun. Logique, puisque les activités se sont déroulées près de chez elles pour 18 d’entre elles dans un lieu aisément accessible. La mobilité douce prédomine donc.
La participation aux rencontres est régulière, 22 d’entre elles signalent plus de 3 activités. Elles en ont eu surtout connaissance par une association relais (11) ou par ouï-dire (7).
L’attrait de l’apprentissage et de la nouveauté (nouvelles recette) semble le principal ressort initial, puis celui de la convivialité (partage culinaire). Toutes notent que leurs attentes ont été rencontrées.
Pour caractériser les activités, les participantes identifient les points forts avec une forte adhésion (tout à fait d’accord et d’accord) : le partage, un vocabulaire compréhensible, des pratiques concrètes en lien avec l’alimentation durable. Elles se sentent capable de refaire seule ce qui a été appris et de partager ses nouvelles connaissances.
En revanche l’application effective apparaît plus difficile (neutre ou pas d’accord) : mettre en pratique ou, plus difficile encore, modifier ses habitudes.
Ce qu’elles disent de l’alimentation durable est varié, lié à la santé, à l’hygiène, aux saisons, au produits locaux, mais aussi à l’avenir, à l’environnement, à la planète.
Cela se reflète dans leurs pratiques pour une majorité : une cuisine quotidienne avec des produits de saisons le plus souvent non transformés. Cependant les produits locaux et bios ne sont pas la norme, utilisés moins fréquemment voire pas du tout pour quelques-unes. En revanche l’usage des plats préparés sont rares ou rejetés.
Que retiennent elles de la MAdiL finalement ?
Pour une majorité, le partage de moments agréables avec des animatrices et des participantes qui amènent à de nouvelles habitudes de cuisine ou d’approvisionnement avec quelques surprises positives ? sur les choix végétariens.
Ces rencontres culinaires – à leur modeste échelle – démontrent combien la cuisine peut devenir un levier d’inclusion, d’apprentissage et de transition vers une alimentation plus durable. Au-delà des recettes, elles essayent de nourrir la confiance, l’autonomie et le lien social, particulièrement auprès de publics fragilisés. L’essaimage de tels projets représente donc un enjeu majeur : il s’agit de rendre accessibles à tous des espaces de transmission et de convivialité où chacun peut se réapproprier son alimentation. En multipliant ces initiatives locales, on favorise une citoyenneté alimentaire active et consciente. Bien se nourrir, c’est aussi faire société.





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