Charte de la CATL

CHARTE DE LA CATL

La CATL (Ceinture Aliment Terre Liégeoise) est un réseau écosystémique qui fédère, en région liégeoise, divers acteurs qui participent à la transition vers un système alimentaire durable et résilient.
Les démarches soutenues ou entreprises par la CATL répondent à une vision sociale et politique et se traduisent par le développement d’outils, de pratiques et de dynamiques entrepreneuriales qui, peu à peu, apportent des solutions aux défis à venir en matière d’alimentation et plus largement de souveraineté alimentaire.
En adhérant à la présente charte, les acteurs s’engagent à contribuer à la construction et à l’évolution de la CATL et de ce fait, à poursuivre les objectifs suivants :

Atteindre la souveraineté alimentaire

– Permettre la réappropriation collective de la filière alimentaire et de ses enjeux ;
– Construire des alternatives crédibles qui rendent un véritable pouvoir économique aux producteurs et aux citoyens ;
– Garantir une revenu décent et une qualité de vie aux agriculteurs ;
– Renforcer les liens entre villes et campagnes afin que les partenaires ruraux et urbains se sentent impliqués en tant que véritables parties prenantes du réseau.

Redynamiser l’économie liégeoise

– Contribuer à la création d’activités et d’emplois non-délocalisables en matière de production, de distribution et de transformation alimentaire ;
– Favoriser la circulation et le réinvestissement de la richesse économique locale dans le réseau ;
– Faciliter la relocalisation de la production alimentaire ;
– Renforcer les circuits courts et œuvrer à la souveraineté économique de la région.

Construire une économie humaine et conviviale

– Promouvoir l’économie sociale et solidaire qui place l’économie au service des personnes – et non l’inverse ;
– Permettre la participation concrète des citoyens dans les activités économiques ;
– Favoriser les acteurs économiques qui jouissent de l’autonomie de gestion ou qui font partie d’un groupe qui pratique une gestion démocratique/participative ;
– Privilégier les acteurs, en particulier les intermédiaires, qui n’ont pas la maximisation du profit pour principale finalité.
– Privilégier les produits et acteurs des filières équitables et solidaires, y compris dans les relations nord-sud.

Inclure le plus grand nombre

– Favoriser l’accès de tous à une nourriture de qualité ;
– Sensibiliser tous les milieux à l’importance d’une alimentation de qualité pour mobiliser les citoyens et les remettre en capacité de changement ;
– Favoriser l’ouverture et jeter des ponts entre tous les acteurs désireux de travailler/réfléchir à la transition vers un système alimentaire durable, qu’ils soient labellisés bio ou pas, qu’ils se réclament ou non de l’économie sociale ;
– Contribuer à la création d’emplois pour tous ;
– Promouvoir les activités économiques à plus-value sociale.

Respecter les écosystèmes

– Soutenir le développement de modèles d’agriculture, d’élevage et de transformation alimentaires proches des gens et des territoires, plus respectueux des écosystèmes et de la santé ;
– Mettre en place un système agricole et alimentaire plus sobre et autonome d’un point de vue énergétique, moins dépendant des ressources non renouvelables, et moins émetteur de gaz à effet de serre.
– Soutenir les initiatives économiques qui respectent l’environnement, la biodiversité et les ressources naturelles, et qui réduisent au maximum la production de déchets ;
– Favoriser l’agroécologie, comprise dans ses trois dimensions, à savoir un ensemble de pratiques agricoles, un champ de recherche et un mouvement social.

Construire la démocratie et les partenariats

– Adopter pour la CATL un mode de gouvernance démocratique, participatif et transparent, permettant à chacun de prendre part aux décisions et à l’action, tout en favorisant un fonctionnement efficace du réseau ;
– Favoriser la rencontre et les échanges (pratiques, connaissances, outils et autres) entre acteurs du réseau CATL, tout en reconnaissant les besoins, les attentes et les intérêts de chacun et en favorisant des logiques de solidarité et de coopération ;
– Faciliter le travail avec des partenaires multiples et variés de manière à permettre le développement de projets pilotes complémentaires aux alternatives déjà présentes sur le territoire et à favoriser l’essaimage des nombreuses initiatives au sein et en dehors de la CATL ;
– Faciliter un dialogue constructif entre les administrations, les pouvoirs publics, les associations, les entreprises et les entrepreneurs.
– A partir de l’expérience de la CATL, contribuer au plaidoyer en faveur d’un système alimentaire durable et résilient, de l’échelon local à européen.

Lexique :

Agroécologie
L’agroécologie est un concept utilisé en agriculture et en agronomie qui, selon l’usage, peut désigner une discipline scientifique, un mouvement social ou un ensemble de pratiques agricoles. Dans le monde, ces trois facettes s’expriment en interaction les unes avec les autres avec des modalités qui diffèrent selon les aires géographiques (source Wikipedia). Le GIRAF (Groupe Interdisciplinaire belge de Recherche en Agroécologie du FNRS) a identifié 13 principes historiques, méthodologiques et socio-économiques permettant de circonscrire le champ de l’agroécologie. Il sont présentés et mis en contexte dans un texte fondateur de 2012 consultable en suivant ce lien.

Autonomie de gestion
L’autonomie, c’est le fait de s’administrer soi-même, de se gouverner par ses propres lois. Au sein d’une entreprise, c’est surtout au niveau de la constitution des organes dirigeants (AG, CA) que se marque le principe d’autonomie de gestion avec l’exigence qu’ils ne soient pas constitués en majorité (ou exclusivement) d’institutions publiques (CPAS, commune, région, Forem, Awiph, …), de groupes d’entreprises privées de type capitaliste, ou encore de leurs représentants. Ce principe d’autonomie est important car il consacre l’initiative privée, la liberté d’association et d’entreprise. Source SAW-B.

Economie sociale
« L’économie sociale se compose d’activités économiques, productrices de biens ou de services, exercées par des sociétés, principalement coopératives et/ou à finalité sociale, des associations, des mutuelles ou des fondations, dont l’éthique se traduit par l’ensemble des principes suivants :
– finalité de service à la collectivité ou aux membres, plutôt que finalité de profit ;
– autonomie de gestion ;
– processus de décision démocratique ;
– primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des revenus. »
En Belgique francophone, cette définition fait l’unanimité.

Economie solidaire
L’économie solidaire se définit avant tout par son projet de société plutôt que par sa forme juridique. Elle recouvre des milliers d’initiatives pour démocratiser l’économie à partir d’engagements citoyens libres. L’économie solidaire vise une autre manière de faire de l’économie. Elle veut produire, consommer, employer, décider, échanger et créer de la richesse autrement, c’est-à-dire en privilégiant l’utilité sociale, la qualité des rapports entre usagers et producteurs, entre salariés et entrepreneurs, tout en respectant l’humain et son environnement. Source Adepes

Réseau écosystémique
« L’approche écosystémique ou approche par écosystème est une méthode de gestion où les terres, l’eau et les ressources vivantes sont intégrées pour favoriser la conservation et l’utilisation durable et soutenable des ressources naturelles, afin de respecter les interactions dans les écosystèmes dont l’être humain dépend. En résumé, toutes les parties d’un écosystème sont liées, il faut donc tenir compte de chacune d’entre elles. » (Source Wikipedia). Au sein d’un réseau écosystémique, les parties prenantes sont donc interdépendantes les unes des autres.

Plaidoyer
En politique, le plaidoyer est la défense écrite ou orale d’une opinion, d’une cause, d’une politique ou d’un groupe de personnes. Source Wikipedia

Souveraineté alimentaire
La souveraineté alimentaire est présentée comme un droit international qui laisse la possibilité aux populations, aux États ou aux groupes d’États de mettre en place les politiques agricoles les mieux adaptées à leurs populations sans qu’elles puissent avoir un effet négatif sur les populations d’autres pays. La souveraineté alimentaire est donc une rupture par rapport à l’organisation actuelle des marchés agricoles mise en œuvre par l’OMC. Elle accorde une grande importance aux conditions sociales et environnementales de production des aliments. Au niveau local, la souveraineté alimentaire favorise le maintien d’une agriculture de proximité destinée en priorité à alimenter les marchés régionaux et nationaux. Source Wikipedia

Transition
Pour faire face aux défis écologiques et sociaux du 21ème siècle, une mutation des modes de fonctionnement de nos sociétés semble de plus en plus inévitable. C’est dans le cadre d’une réflexion sur ces transformations radicales que, depuis quelques années, la notion de transition s’est progressivement invitée dans les débats publics. Au moins deux courants de pensée utilisant le terme de transition se sont ainsi développés au cours des années 2000. Le premier, le mouvement de la Transition (avec un grand T), né en 2006 en Angleterre, et qui a depuis essaimé dans le monde entier, s’est initialement constitué comme une réponse locale et citoyenne aux questions urgentes que constituent la fin des énergies fossiles bon marché et le changement climatique. Par ailleurs, un nombre croissant de scientifiques s’intéressent à la transition dans une autre acception du mot, à savoir la transformation à grande échelle dans la manière dont sont accomplies des fonctions sociales importantes telles que l’alimentation, le transport ou le logement. La CATL est partiellement issue du mouvement de la Transition, avec lequel elle garde des liens étroits, et elle collabore également avec de nombreux scientifiques qui étudient la transition (avec un petit t) de nos systèmes agro-alimentaires.
Pour en savoir plus : https://www.millenaire3.com/content/download/574/5377