Visite Andernach « Ville Comestible » (Projet Interreg KreaVert) et offre d’emploi

par | Sep 24, 2019 | Actualités | 0 commentaires

Dans le cadre d’une réflexion sur les manières de réinsérer dans le monde du travail les personnes qui suivent une formation de type EFT pour les métiers de la terre (comme celles proposées par les asbl Cynorrhodon ou la Bourrache en Province de Liège), la Ceinture Aliment-Terre Liégeoise c’est rendue dans la Ville allemande d’Andernach le 11/9/2019 en compagnie de la chargée de missions territoriales  de la cellule Manger Demain. Ce voyage était organisé dans le cadre du projet européen transfrontalier KreaVert, co-financé par la région wallonne et dont l’antenne liégeoise du Cynorrhodon recherche actuellement un coordinateur (voir offre d’emploi).

  • Depuis 2010, Andernach, ville allemande de 30 000 habitants (aussi densément peuplée qu’une grande ville), est l’une des premières dite « comestible » en Europe. Ce processus émane d’une volonté du personnel de la Ville. Démarche « top-down » (contrairement à d’autres cas suivant des démarches de type « bottom-up », ex :  ville de Todmorden en Angleterre). Bonn est également une ville comestible et cet aspect est géré par les étudiants.
  • Une ville comestible utilise ses plates-bandes pour y cultiver des légumes, arbres fruitiers, herbes aromatiques, etc … il peut également y avoir de l’élevage (des poules dans le cas présent). L’appellation « ville comestible » fonctionne bien, elle attire et intéresse les gens (« ville en agriculture urbaine » aurait par exemple moins interpellé…) : ce choix lexical est important. Aussi, cela pourrait aussi se transcrire en ville « buvable », avec des points d’eau potable installées sur les espaces publics.

Ici 16 000 m 2 de cultures sont plantés dans la ville.  Ce travail est réalisé via l’asbl (gGmbH en allemand) Perspektive, organisme qui gère les plantations avec des personnes en réinsertion et chercheurs d’emploi de longue durée. Un seul jardinier tourne entre les différents sites. L’administration met à disposition certaines machines. Une partie du travail est également réalisé par des bénévoles. Ce projet n’aurait pu fonctionner sans le travail effectué par Perspektive et ses membres.

Les habitants peuvent cueillir gratuitement les légumes sur les plates-bandes. Les espaces sont accessibles à tous, c’est très pédagogique. Chaque année, une plantation est mise à l’honneur (Par ex. en 2019 le houblon).

Les actes de vandalisme/incivilités sont très rares.

  • Ils ont également un projet avec des chômeurs (via Perspektive) sur un terrain de 14 ha en permaculture (incluant vergers et zones non cultivées). Les légumes sont vendus sur le champ et dans un magasin en centre-ville.  La ville ne peut pas vendre directement des légumes, ils ne sont pas commerçants. D’où le fait de passer par Perspektive.
  • Toutes les écoles primaires ont un jardin et parfois des chèvres. Un « char » aménagé avec des plantations est également mis à disposition par la ville, celui-ci peut être déplacé.
  • Andernach a des projets très pédagogiques. Réactivation de liens avec la terre, entre les gens, pour les jeunes et les enfants. Divers projets avec les écoles (ex : bacs mis dans les rues dont chaque élève est responsable, a sa petite étiquette avec son nom et son âge, mis dans l’espace public). Pédagogie à travers la culture de variétés différentes (ex : ils ont fait pousser + de 100 variétés de tomates).
  • Andernach est connue mondialement grâce à cette particularité, ce qui amène pas mal de touristes et a fait diminuer le budget « pub » de la ville. Cela coûte cependant à la ville, la plus-value économique est difficile à calculer mais les retombées sociales et environnementales sont bien là. Ces parcelles seraient normalement entretenues par les services de la ville, donc sous cet angle, l’argent investi par la ville dans ce projet n’est pas perdu.
  • Slogan intéressant proposé par la Ville => « ville comestible » « croque ta ville » « BiodiverCITY »
  • Il y a 10 m d’écart minimum entre les plates-bandes cultivées et la route.
  • La ville interdit l’usage des pesticides.
  • En ce qui concerne les coûts : 

90 000 EUR sont payés chaque année par la ville à Perspektive pour l’entretien des jardins

Coût au m2 d’une parcelle fleurie (souvent changée) = 60 EUR entretien/an

Cout au m2 d’une parcelle plantée en plante pérenne/vivace = 11 EUR entretien/an (utile pour les insectes et ne nécessitant pas d’arrosage)

Augmentation de la valeur de chaque mètre carré d’espace vert (chaque mètre carré gagne de la valeur paysagère, sociale, économique, …).

  • L’Allemagne a une politique sociale forte pour la mise à l’emploi. Il y a une imbrication de différents financements émanent notamment des villes et du service chômage (dans le cadre de missions d’utilité publique). Le lien avec les politiques de l’emploi aide à trouver des fonds (une « mission d’utilité publique supplémentaire » est subventionnable en Allemagne). Divers services de la ville gravitent autour de la thématique « ville comestible ». Cela amène parfois des complications dans la gestion du projet (peut créer des confusions).

Voir vidéo de 2012 (version allemande)

Written by Elisabeth Gruie

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