Le Groupe de Travail One Health du CPA à la recherche de synergies entre ses membres

par | Juin 13, 2025 | Non classé | 0 commentaires

Le 28 mai dernier, le premier Groupe de Travail du Conseil de Politique Alimentaire de Liège Métropole (GT1 « One Health ») s’est réuni pour sonder les pistes d’actions possibles afin d’appliquer les principes du « One Health » et de faire émerger des pistes d’actions possibles avec et entre les différents membres de ce GT. Cette réflexion se déroule dans un contexte plus large de prise de conscience des problématiques de santé publique causées en particulier par notre alimentation comme a pu l’illustrer le Festival Nourrir Liège et Campus 2025 qui vient de se terminer. Nous vous invitons d’ailleurs à participer à la campagne contre les PFAS menée par Canopea (lire l’article).

Nous reprenons ci-après les grandes lignes de la rencontre du 28 mai (pour toute information sur le groupe de travail – contact emilie.farcy@liege.be et laurence.petit@clps.be)

Historique du Groupe de Travail

L’ancien mandat du GT1 de juin 2024 à juin 2025 était : « Accès à l’alimentation de qualité pour toutes et tous – améliorer la qualité de l’approvisionnement au sein de l’aide alimentaire ».

Suite au vote en juin 2024 de la poursuite du GT avec un focus sur le concept du « One Health » ont été définit de nouveaux objectifs :

  • S’approprier le concept One Health et le vulgariser pour le rendre accessible
  • Identifier les croisements possibles entre le OneHealth et l’alimentation
  • Valoriser nos actions sur la thématique de l’alimentation sous le prisme du One Health et de l’inclusivité
  • Identifier des pistes d’actions, les bénéfices à en tirer, les freins et les leviers à actionner, identifier les co-benéfices

Intervention de Nicolas Antoine-Moussiaux (ULiège)

Précaution préalable : « personne ne SAIT comment mettre en œuvre une approche santé intégrée ». à C’est tout l’intérêt de la démarche, de faire émerger les réponses depuis la base.

Définition du panel d’experts de haut niveau :

Discussion :

  • L’usage des termes « santé », « écosystème » … est subjectif selon le secteur d’activités et le profil des professionnels.
  • Depuis le covid 19, il n’y a plus de doute sur le fait que notre santé (humaine) est dépendante de l’intégrité des écosystèmes.
  • L’approche One Health ne se limite pas au constat que toutes les santés sont enchevêtrées mais doit permettre le développement de collaborations qui nous sortent de nos disciplines, de nos secteurs (horizontal). (Qu’est-ce que je peux faire « avec l’autre » ? Comment au travers de mon action je peux prendre en considération les différents impacts ?).
  • L’approche One Health implique aussi la création de collaborations entre les différents niveaux de la société, entre les différents niveaux d’actions (vertical).
  • L’alimentation a une position centrale dans le One Health en tant que déterminant majeur de la santé humaine mais aussi des santés environnementale et animale.
  • Le terme « aliment sûrs » fait référence à la sécurité de la chaine alimentaire qui est une préoccupation importante pour les vétérinaires du panel d’experts, notamment.

Principes d’actions

Discussion :

  • Il y a, actuellement, une certaine « hiérarchisation » des secteurs (ex : les moyens alloués à la santé humaine sont bien supérieurs à ceux alloués à la santé animale ou environnementale)
  • La prise de responsabilité, notamment vis-à-vis de l’environnement, nous oblige à changer de comportements.
  • Il ne s’agit pas de chercher une ultime vérité scientifique mais d’accepter de prendre le point de vue de l’autre. Il est nécessaire d’accepter de se remettre en question, de se mettre en insécurité dans nos propres actions.
  • L’idéal serait de quitter notre pensée anthropocentrée mais, par essence, c’est compliqué car nous restons humains avant tout.
  • L’approche OH s’inscrit dans le temps long et nécessite du temps pour appréhender le concept.
  • La communication joue un rôle important dans le choix des termes, dans la vulgarisation et dans la forme avec laquelle on va parler de One Health.  Il faut veiller à la fluidité et à l’accessibilité de notre communication pour que ça percole jusqu’à la base, jusqu’aux publics.
  • La communication doit également être à double sens afin de permettre d’identifier et de faire remonter les besoins de la base.
  • Il est important de de mettre en dialogue les différentes formes de savoirs (formel, expérientiel..) et de faire remonter les différentes perspectives. (« faire descendre le monde scientifique de son piédestal »)
  • D’où vient le One Health ?
    • Initialement pour faire face aux menaces pandémiques d’origine zoonique (aussi à l’antibiorésistance)
    • Mais heureusement cela a été élargi à la promotion du bien-être
    • Importance de changer le système qui produit les menaces plutôt que de lutter contre ces menaces.
    • Le système alimentaire est central dans la promotion de santé.

Ressources :

-Pierre Wiell, « Une seule santé, le sol dans lequel nos maladies prennent racines ? »

  • Appliquer le One Health en pratique : réflexion

Réflexion individuelle et collective en sous-groupes

Réflexion individuelle (10’)

  • Quelles sont mes activités « de cœur », centrales ou que je trouve pertinentes pour réfléchir au OH ?
  • Avec qui je travaille ? Au bénéfice de qui ?
  • Comment cela se rattache à l’alimentation comme vecteur d’une des santés ?
  • Quelles sont les collaborations déjà actives ? (Publics inclus)

Réflexions par 3 (20’)

  • Quelles seraient les collaborations (neuves) possibles ; à mettre en place ?

Restitution en plénière :

  • Croiser nos différents publics (étudiants, militants, publics précarisés, personnes en insertion…).  Intéressant de réfléchir des moyens d’expression plus innovants ou artistiques pour croiser les paroles, faire remonter les vécus…
  • Créer des ponts avec le milieu du marketing pour renforcer nos compétences de com et jouer à « armes égales » avec les géants de la malbouffe.
  • Agir sur les politiques (lobbying) pour influer les environnements alimentaires
  • Renouer avec les acteurs de la santé de 1e ligne (médecins, hôpitaux…)
  • Intégrer les acteurs de la santé mentale
  • Promouvoir une gouvernance d’impact auprès des administrateurs pour qu’ils intègrent des facteurs d’impacts en lien avec les santés dans leurs décisions (ex des marchés publics).
  • Inclure les différentes communautés culturelles présentes en Belgique à la réflexion.
  • Essaimer les initiatives de sensibilisation à la nature accessible aux patients de maison médicale
  • Organiser toujours plus de visites chez les producteurs pour reconnecter les publics, leur permettre de se rendre compte du métier, de la vie et des enjeux en étant présents sur le site.  Démontrer permet de faire changer ! Vivre avec ses sens.
  • Transformer les cantines collectives. Besoin d’un soutien politique fort, lever les réticences de certains publics et travailleurs.
  • Sortir de l’entre-soi, aller rencontrer les publics « a priori éloignés de ces thématiques »
  • Encourager les actions type chantiers des Brigades d’Action Paysannes pour mettre en action les publics
  • Identifier différentes portes d’entrée dans l’éducation,
    • Introduire un cours de « Santé générale » dans toutes les écoles ;
    • Encourager une approche intégrée, transdisciplinaires, « transsections » ;
    • Cibler les cursus des futurs instituteurs et enseignants.
  • Un MOOC sur la durabilité est accessible à tous les bacheliers de l’ULg
  • Un dossier pédagogique est en cours de finalisation à destination des enseignants de l’instruction publique fondamentale (collab Instruction publique de la Ville de Liège, CLPS et MAdiL)

Written by Elisabeth Gruie

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