La CATL, associée au Mouvement D’Action Paysanne (MAP), a démarré la mise en place d’un Système Participatif de Garantie (SPG) chez notre collègue François Sonnet, maraicher au Champ des Possibles. Une première formation de 2 jours (les 28 et 29 septembre – voir photos) organisée par le MAP, nous a permis de réaliser un premier « état des lieux », basé sur les fiches du référentiel agroécologique des systèmes participatifs de garantie. Dans un prochain article, nous détaillerons cet exercice (et les suites à y donner), exercice qui nous a fait entrer de plain-pied dans le SPG.

Si vous souhaitez être recontacté par la CATL sur les activités à venir concernant le SPG, vous pouvez envoyer vos coordonnées à l’adresse spg@catl.be

Consommer « bio » est plus que jamais dans l’ère du temps. Mais quel « bio » voulons nous consommer ?

Le bio européen, certifié, reconnaissable par son label (l’eurofeuille) , garantit que le produit ne contient (en théorie), ni pesticides, ni OGM. Mais il ne dit rien des conditions de production : revenu et bien-être du producteur, respect de l’environnement (préservation des sols, des nappes phréatiques …) … C’est juste un label technique, qui dit « comment produire ». Face à ce constat, le Système Participatif de Garantie (SPG), propose une alternative crédible.

Selon l’IFOAM (International Federation of Organic Agriculture Movements, 2008), << les SPG sont des systèmes d’assurance qualité orientés localement. Ils certifient les producteurs sur base d’une participation active des acteurs concernés et sont construits sur une base de confiance, de réseaux, et d’échanges de connaissances. >>

Localement, le SPG se pose comme une véritable alternative à la certification bio, réalisée par les OCI (Organismes de Certification et d’Inspection). Le SPG,  c’est aussi un outil socio-économique pour garantir la qualité de notre alimentation et créer la relation entre producteurs et consommateurs. Grâce à lui, une véritable confiance peut se construire entre le producteur et ses consom’acteurs. Pour le MAP, c’est bien plus qu’un simple outil de commercialisation : c’est un acte politique, un acte de résistance …

Le SPG est adapté aux conditions locales (alors que le label européen couvre 27 pays), et nécessite la transparence et des échanges (de savoirs et de savoir-faire) entre tous les acteurs, à travers des enquêtes effectuées entre consommateurs et producteurs. C’est aussi un processus d’apprentissage permanent, qui vise l’amélioration des pratiques du producteur, et une meilleure compréhension du métier de producteur par les participants.

Le SPG certifie une ferme (et ses pratiques), alors que la certification (payante) par un tiers (OCI) ne certifie que des produits. Le SPG ne se base pas sur la sanction (amendes), ni sur les aléas de l’offre/demande ou les critères de l’AB et il implique une gestion collective par les adhérents de l’association. Pour résumer, le SPG présente les avantages suivants :

1. Réduction des couts de certification (mais ce n’est pas gratuit pour autant car il y a les frais de fonctionnement bien sûr)  😉 ;

2. Garantie de l’application du cahier des charges de l’AB tel que défini par Nature et Progrès (valable pour le SPG de N&P France et Belgique) ;

3. Mise en réseau et appui technique au producteur ;

4. Renforcement des dynamiques territoriales ;

5. Stimulation de démarches collectives de commercialisation ;

6. Sensibilisation des consommateurs.

En conclusion, le SPG est un outil complémentaire au label bio, pour aller encore plus loin. Il peut donc aussi être utilisé par les paysan.ne.s et les consomm’acteur.rice.s qui ne veulent pas (ne peuvent pas) souscrire à la certification officielle pour des raisons de coût trop important et/ou pour sortir de la logique spéculative du commerce (comme il est devenu). Le SPG peut fournir des garanties équivalentes à la certification par tiers, mais avec des outils différents :

1. transparence du réseau local ;

2. amélioration des pratiques ;

3. implication des consommateurs ;

Pour aller encore plus loin, le référentiel agroécologique (sur lequel se base le MAP) :

http://agroecologyinaction.be/spip.php?article35

http://agroecologyinaction.be/spip.php?rubrique16