table ronde

Il y a quelques mois, l’intérêt de la Ville de Liège d’avancer dans la transition vers le bio dans les cantines scolaires (70.000 euros y sont consacrés dans le budget 2017) était relayé par la presse, c’est pourquoi une discussion autour des modalités de la mise en place d’un tel projet avec les acteurs concernés nous a semblé pertinente dans le cadre du festival Nourrir Liège.

Introduire le bio dans les cantines scolaires à Liège ? C’est autour de cette question que nous avons invité un bel panel d’acteurs à se rencontrer le jeudi 18 mars. Se sont mis autour de la table pour l’occasion huit intervenants : ISOSL, l’Echevinat de l’Instruction Publique de la Ville de Liège, la Cuisine des champs, un conseiller communal de la Ville de Liège, l’ASBL Devenirs, l’asbl Permavenir, le chantier de jeunes étudiants Uni-Vert  ainsi que Le magasin Les Petits Producteurs.

Au cours de la discussion, tous les acteurs ont manifesté leur souhait de favoriser une transition vers le bio mais également vers les produits plus locaux pour les repas proposés aux enfants dans les cantines scolaires. Plusieurs freins à cette transition ont été soulevés :

  • Cuisiner des produits frais requiert beaucoup de main d’œuvre (pour laver, éplucher les légumes, etc.), ce qui favorise grandement l’utilisation en cantines scolaires de produits déjà transformés et parfois congelés.
  • On assiste à un durcissement des lois sur les marchés publics. Une structure telle qu’ISOSL, l’intercommunale qui prépare notamment les repas des écoles et des crèches de la Ville de Liège, est contrainte d’acheter par lots (ce qui engendre par exemple que lorsqu’il y a un besoin en pommes, l’entièreté de la commande doit provenir du même fournisseur), tandis qu’un acteur privé tel que la Cuisine des Champs peut fractionner ses commandes. Cela permet donc à cette dernière de se fournir auprès de plus petits producteurs qui ne sont pas toujours capables de fournir de très grandes quantités.

Lors des échanges, un point a été souligné par l’ensemble des intervenants : l’information et la sensibilisation des enfants et de leurs parents sont essentiels. En effet, offrir une alimentation saine aux enfants sans passer par la sensibilisation à ses bienfaits et à la provenance de la nourriture est regrettable selon eux. Un telle sensibilisation peut passer, par exemple, par l’installation de potagers à vocation pédagogique au sein des écoles. L’information passera également par des communications via les réseaux sociaux, des réunions de parents, etc.

En fin de discussion, deux pistes ont été avancées par certains intervenants :

  1. La mise en place de légumeries, afin de faciliter l’accès à des produits plus locaux ou même bio aux cuisines de collectivités. Il semble que ces légumeries soient le chaînon manquant entre les producteurs et les cuisines collectives.
  2. Des écoles-test à petite échelle dans lesquelles le bio serait introduit durant une certaine période. Cela permettrait d’identifier l’ensemble des modalités pratiques de la question, y compris la question du prix. Du bio et de la nourriture saine, oui, mais avec une réelle volonté que cela reste accessible à tous.

Par l’organisation de cette table ronde, la Ceinture Aliment-Terre espère avoir lancé les prémices d’un dialogue sur une question de santé publique fondamentale : l’introduction du bio dans les cantines scolaires, de manière démocratique. Le sujet est vaste, et nous y resterons attentifs. La sortie prochaine d’un documentaire sur ce thème intitulé « Zéro phyto, 100% bio » sera assurément l’occasion de se réunir à nouveau, à l’heure où les bienfaits du bio ne sont plus à démontrer et où fournir une nourriture saine aux enfants de nos écoles est essentiel.

 

Merci à tous les intervenants de cette table-ronde ainsi qu’à Isabel et Sophie pour leur implication dans cet événement et la rédaction de cet article.