Pour sensibiliser à la question de l’aide alimentaire et la remettre en question, l’asbl Action Vivre Ensemble avec la Saint-Vincent de Paul Province de Liège, le Centre Liégeois de Service Social, le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, Caritas Secours Province de Liège, FIAN et la Fédération des Services Sociaux a proposé la conférence gesticulée intitulée « Faim de Vie » dans le cadre du Festival Nourrir Liège 2021. Le lundi 10 mai, c’est cinquante personnes qui ont été autorisées à rejoindre le Dôme d’Arsenic2 à Herstal. On pouvait également suivre la conférence sur internet.

La faim ne touche pas que les pays dits « pauvres ». Chez nous aussi, des milliers de personnes dépendent de l’aide alimentaire : colis, restaurants sociaux ou épiceries sociales. Une aide indispensable pour environ 500 000 personnes… Mais une aide qui pose beaucoup de questions ! Pourquoi la faim existe-t-elle dans un pays aussi riche que la Belgique ? Depuis quand ? Quelle place tient la spéculation ? Dans quelle mesure l’aide alimentaire sert le « système » et l’agro-industrie ? Est-ce de l’aide alimentaire ou simplement de l’aide humanitaire ? Et pourquoi, paradoxalement, le gaspillage alimentaire a-t-il tellement d’ampleur chaque jour ?

La conférence, qui tourne depuis quelques mois seulement, est un outil original créé par Brigitte Grisar (qui travaille pour la Fédération des services sociaux) et Jacques Esnault (membre du « Collectif 1984 », troupe de théâtre-action). Elle nous invite à bousculer nos idées sur l’aide alimentaire en nous partageant des connaissances théoriques, mais en restant bien ancrée dans le réel et le quotidien des personnes victimes de la faim.

L’ampleur de l’aide alimentaire et la nécessaire transition vers un système alimentaire durable lance, aujourd’hui, un nouveau chantier, celui de l’alliance à construire entre les artisans de cette transition alimentaire et les acteurs de la solidarité avec ceux qui ont faim. En effet, la soirée, tout comme le reste du festival, a fait naitre la conviction qu’il n’y aura pas de fin à faim sans la construction d’un système alimentaire écologique, rémunérateur, démocratique et solidaire et qu’inversement, il n’y aura pas de système alimentaire durable sans que les mangeurs et ceux qui n’ont pas assez à manger n’orientent la production alimentaire. Une solution serait peut-être la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation pilotée par les populations…

La conférence a été suivie d’une table ronde avec Christine Mahy, secrétaire du Réseau Wallon de Lutte contre la pauvreté et Jonathan Peuch de FIAN et d’un temps de débat avec le public. De l’avis général, c’était intéressant et puis il y avait aussi le plaisir de se déconfiner petit à petit !